Les nouveaux parents prennent 5-15 ans pour retourner au sport après la naissance d’un enfant

Les parents ne retrouvent pas leur condition physique d’avant la naissance de leur enfant avant de nombreuses années, ont constaté des chercheurs sportifs.

L’étude Sport Suisse 2020 a indiqué qu’il faut aux pères au moins cinq ans – et aux mamans plus de 15 ans – avant retrouver le niveau d’activité qu’ils avaient avant d’avoir un bébé.

Pour la première fois dans le rapport, réalisé tous les six ans, les auteurs ont remarqué une baisse du sport chez les jeunes pères ainsi que chez les jeunes mères, bien que l’effet dure plus longtemps pour les femmes.

« La naissance d’un enfant entraîne donc un recul visible mais provisoire de l’activité sportive », expliquent les chercheurs. « Les parents de jeunes enfants sont en effet souvent contraints de réduire leur pratique sportive. »

Ils ont ajouté : « Les mères d’enfants en bas âge réduisent nettement leurs activités sportives. Aujourd’hui, contrairement à 2014, cette baisse est visible aussi, et de manière plus marquée, chez les hommes. Mais comparés aux femmes, ces derniers reprennent plus vite leurs activités – dès que les enfants ont un peu grandi. »

Les femmes âgées de 35 à 46 ans sont moins susceptibles d’être très actives

Pour l’étude Sport Suisse 2020 de l’Office fédéral des sports (OFSPO), les chercheurs ont interrogé plus de 12’000 Suisses âgés de 15 ans et plus sur leurs habitudes et attitudes sportives. Ils ont conclu que, contrairement au passé, les femmes font presque autant de sport que les hommes – mais cela dépend beaucoup de leur période de vie, et ce n’est pas le cas pour les parents.

Les femmes âgées de 35 à 46 ans (mères de jeunes enfants) sont les moins susceptibles, de tous les âges ou groupes de sexe, d’être très actives – devancées de loin par tous les autres groupes d’âge, y compris les plus de 75 ans.

Quarante-deux pour cent des femmes de 35 à 46 ans pratiquent le sport plusieurs fois par semaine, pour un total d’au moins trois heures, comparativement à 53% des femmes âgées de 45 à 54 ans et à 47% des femmes âgées de plus de 75 ans.

Cette baisse pour les parents n’est pas si visible pour les hommes. Il y a toutefois une réduction considérable de la proportion d’hommes très actifs âgés de 15 à 24 ans (67%) et 25 à 34 ans (48%).

Les ménages avec des adolescents plus âgés sont les plus actifs de tous

Les parents ayant des enfants de moins de cinq ans sont les moins susceptibles d’être très actifs. Au fur et à mesure que les enfants grandissent, les parents des deux sexes reprennent des activités sportives. Les ménages avec enfants âgés de 5 à 14 ans ont la plus faible proportion de personnes complètement inactives. Les ménages avec enfants de plus de 15 ans ont la plus forte proportion de personnes très actives, faisant plus de trois heures de sport par semaine.

L’étude a déclaré : « Certes, entre 20 et 40 ans, la proportion des très actifs continue de diminuer, mais elle remonte ensuite et, aujourd’hui, elle est la même (58%) chez les 65-74 ans que chez les 15-24 ans (59 %). »

Beaucoup de femmes font plus de sport dans la seconde moitié de leur vie qu’elles ne l’ont fait dans la première.

La Suisse, l’un des quatre pays les plus actifs d’Europe

La Suisse, avec la Suède, le Danemark et la Finlande, est l’un des pays les plus sportifs d’Europe.

Néanmoins, 21% des personnes en Suisse Romande ne font jamais de sport. Sept pour cent pratiquent occasionnellement le sport et six pour cent font du sport moins de deux heures par semaine.

L’Organisation mondiale de la Santé recommande un minimum pour les adultes de 150 minutes d’activité physique modérée à vigoureuse par semaine.

Pourquoi certaines personnes ne font pas de sport du tout ?

Neuf pour cent des personnes inactives disent que faire du sport nuirait à la vie familiale, et près de 10 pour cent disent que le sport est trop cher. La plupart des gens disent qu’ils n’ont pas assez de temps, qu’ils sont trop fatigués, qu’ils ne veulent pas ou qu’ils n’aiment pas faire du sport, ou qu’ils ont des soucis de santé les empêchant de le faire.

Les facteurs qui rendent la population suisse moins susceptible de faire du sport incluent le fait d’être sans emploi, d’avoir un revenue réduit, d’être un migrant, femme, parent et d’avoir des problèmes de santé.

Les principales raisons données par les personnes inactives pour ne pas faire de sport sont un manque de temps ou des problèmes de santé. Septante pour cent des personnes inactives faisaient du sport dans le passé, et un tiers d’entre elles seraient prêtes à réessayer.

On élargit sa définition du sport

La définition du sport s’est élargie et, ces dernières années, les sports tels que la marche, le yoga et la musculation ont gagné en popularité. Le rapport indique : « C’est donc dans le sport santé, le sport de loisirs et le sport de bien-être – et non pas dans le sport de performance et de compétition traditionnel – que les pratiques gagnent du terrain. »

Vingt-deux pour cent de la population suisse appartient à un club de sport – principalement des hommes ou des jeunes de moins de 25 ans. Par rapport à il y a six ans, lorsque le dernier rapport de sport a été publié, les personnes vivant dans les ménages à faible revenu sont moins susceptibles d’être membre d’un club de sport.

Un cinquième de la population est membre d’un fitness – en particulier les jeunes, les personnes à revenu plus élevé et les habitants des villes.

Les gens ont donné comme raisons de faire du sport : la santé, maintenir la forme, le plaisir, être dehors dans la nature, la détente, la réduction du stress, et améliorer leur silhouette. Très peu ont mentionné la performance ou la compétition comme un facteur de motivation, surtout pas les femmes.

Chaque personne en Suisse dépense en moyenne CHF 2’000 par an pour le sport

Les résidents de la Suisse dépensent en moyenne CHF 2’000 par an pour le sport, dont CHF 580 pour des vêtements et des équipements, et CHF 580 pour des vacances sportives et des voyages. Les hommes, les Alémaniques, les personnes de 35 à 54 ans et les ressortissants suisses sont les plus dépensiers.

Les Romands et Italophones sont encore moins actifs que les Alémaniques, mais rattrapent rapidement leur retard. La proportion de personnes très actives augmente progressivement pour les ménages à revenu élevé, et un niveau d’éducation supérieur, et le nombre de personnes inactives diminue.

L’étude Sport Suisse 2020 publiera d’autres résultats, notamment une analyse des réponses des adolescents et une série d’entretiens réalisés avec des enfants âgés de 10 à 14 ans, au cours des prochains mois.